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MON ILE.

 Je l'avais connu il y a de nombreuses années.

A peine sorti de l'enfance, pas encore homme, juste entre deux eaux, je l'avais découverte. Elle était allongée docilement, étirée à n'en plus finir. Puis je l'avais perdue. Pas oubliée, juste déposée dans un coin de ma mémoire. Des images de princesse inaccessible plein les yeux et le cœur. Et c'est délicieusement étonné que j'ai à nouveau abordé ses rivages. Les premiers mots échangés, mon île de Bréhat et moi , nous sommes vite repartis pour de nouvelles découvertes. La mémoire fige la vie et pendant ces longues années, la mer avait continué de balayer les rochers, le vent de souffler en caresses et en tempêtes, et les hommes et les femmes de naître et de mourir... Mais elle m'a vite souri, et le miracle est apparu : Mon ile, belle île de Bréhat. Elle m'a montré le chemin et je l'ai suivi. Ses maisons peintes aux couleurs vives du ciel et de l'eau son phare de granit rose et rieur, son port si petit que l'envie vous prend de jouer avec les herbes nues lavées du vent du large, elle n'en finissait pas de me donner toutes ses richesses elle-même étonnée de tant de générosité, moi le magicien involontaire d'une rencontre imaginée. Elle m'a dit de regarder ici et ailleurs, et sur cette plage c'est le monde entier qui était rassemblé. A gauche des petites vallées verdoyantes remontaient vers des plateaux sauvages, droit devant les rochers roses hauts comme des montagnes, puis le calme du large. Alors j'ai compris pourquoi j'aimais mon île : c'est parce qu'elle était l'unité retrouvée, l'instant figé dans l'éternité. Avec elle, tout tenait dans mon regard et j'étais comblé.

                                             equinox2